Mes autoportraits en double exposition.

My rebirth.

My rebirth.

La technique de la double exposition en photographie : une dimension onirique.

La double exposition, appelée également surimpression est une technique photographique qui consiste à superposer deux images différentes pour n’en former plus qu’une. À l’origine, les appareils argentiques permettaient de réaliser des surimpressions dès la prise de vue ou au moment du développement en chambre noire. Je sais que certains appareils photo numériques possèdent aussi une fonction pour faire des doubles expositions dès la prise de vue, l’appareil combinant lui-même plusieurs clichés de manière logicielle.

Enfin, on peut utiliser cette technique en post-traitement, et c’est la méthode que j’utilise depuis toujours.

« Dans Photoshop, je suis totalement maître de l’esthétique que je veux donner à mes images, quelque part il n’y a pas de place au hasard de la prise de vue ! Je choisis le nombre de photos que je souhaite superposer, je joue avec les filtres et opacités de chaque calque. »

Certains diront qu’il y a moins de mérite quand c’est réalisé en post-traitement. Je trouve cet argument un peu réducteur et je pense que chaque photographe a sa vision et ses domaines de “prédilection” dans cette discipline. Certains préféreront passer du temps et acquérir beaucoup de techniques de prise de vue pour obtenir une bonne double exposition. J’avoue de mon côté avoir toujours eu une préférence pour la retouche. Je suis à chaque fois impressionnée par le rendu que l’on peut donner aux images ! 

Je comprends qu’il y ai ce côté moins “authentique” dans le rendu final, mais la photographie a aujourd’hui tellement évoluée qu’il serait dommage de ne pas utiliser toutes ses potentialités. Les logiciels sont utiles pour créer des univers que l’on ne pourrait pas obtenir dès la prise de vue. 
Cependant, je suis curieuse des méthodes proposées directement sur les appareils photos numériques et je suis tentée d’essayer cela prochainement avec mon Nikon, qui fera probablement le sujet d’un autre article :)

Là où tout a commencé…

En 2014, j'entame mes études supérieures à Annecy-le-Vieux, en licence Communication-Hypermédia. Cette première année post-bac me plonge dans une effervescence créative qui ne va plus me quitter jusqu’à maintenant. En cours magistraux, on étudie l’Histoire des Arts : la danse, le théâtre, le cinéma, l’art contemporain, l’art vidéo, l’art numérique, etc… Et en TD, je suis initiée à la magie des logiciels, notamment toute la suite Adobe.

« Je comprends que les possibilités sont infinies en matière de création, que l’on peut faire dire ce que l’on veut aux images ! »
La Fleur Créations - Double exposure autoportraits.jpg
La Fleur Créations - Autoportraits photographiques.jpg

Cette année-là, c’est aussi celle de mon premier “gros” projet : rendre un autoportrait vidéo d’une durée d’une minute.
Je prends ce projet très à cœur, car j’ai la sensation que je dois raconter, non pas ce que je suis d’après les autres, en façade, mais ce que je suis vraiment au plus profond de moi, ici et maintenant.

L’autoportrait, une manière d’inscrire visuellement mon histoire.

À cette époque, comme beaucoup d’adolescent(e)s à cet âge, je ne me sens pas bien dans mon corps, et dans ma tête, et c’est une grande souffrance au quotidien.

C’est plus tard que j’ai pris conscience à quel point cet autoportrait fût bénéfique dans la compréhension de mon histoire. Il m’a permis d’y mettre non pas seulement des mots mais aussi des images !

« C’est à partir de la création de ces autoportraits que j’ai compris que la photographie était le moyen pour moi d’exprimer ma personnalité. »

Dans ces autoportraits, j’ai eu envie de mélanger les époques, pour faire des parallèles entre celle que je suis maintenant et celle que j’étais avant. Cela m’amène à chercher des photographies d’enfance ou d’un passé plus ou moins proche.


Les professeurs à la fac nous demandent des références pour accompagner notre travail. 
Je m’inspire alors de plusieurs photographes dont :

  • (1) Hippolyte Bayard et son Autoportrait en noyé (1840) : Il s’agit de la première mise en scène photographique.
    Dès lors, la photographie n’est plus vue comme un simple outil d’enregistrement du réel mais explore aussi les potentialités de la fiction.

  • (2) Man Ray et sa série de Solarisations (ici Profil (1932)).

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  • (3) Erwin Blumenfeld et sa série de photographies de Maroua Motherwell (vers 1941-43) : Ce photographe sature les couleurs, fragmente les visages, fait usage des superpositions et des montages, de filtres de toute sorte, des dédoublements et miroirs, joue avec les opposés, les cadrages obliques ou décentrés ou les solarisations… Pour lui, la photographie est un moyen comme un autre de véhiculer des émotions.

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Erwin Blumenfeld - Série Maroua Motherwell (2).jpg
Erwin Blumenfeld - Série Maroua Motherwell (3).png

Puis, je bidouille sur Photoshop, et en fait, j’adore cela. Je joue avec les calques et les filtres. “Saturation”, “Exclusion”, “Différence”, “Couleur vive”, etc… Je superpose les photographies, et efface des bouts avec l’outil calque de fusion. 
J’aime beaucoup ce que cela rend en noir et blanc avec ce côté négatif. 

Avec le recul, et en tant que photographe professionnelle 6 ans plus tard, je suis fière de cette série d’autoportraits. Je les ai créés avec beaucoup de spontanéité et ils comportent une forte dimension personnelle et poétique.

Au final, la vidéo que j’aurais présentée et ces autoportraits photographiques qui en résultent, furent l’aboutissement d’une remise en question réfléchie de moi-même. Elle sont plus précisément le résultat du travail critique que j’ai dû porter sur moi, de la difficulté que j’ai eu à ouvrir les yeux sur certaines angoisses ou problématiques qui ont pu nuire et entraver l’épanouissement de ma véritable identité.

I drowned my dark thoughts.

I drowned my dark thoughts.

Le terme de “Catharsis” m’a beaucoup aidé dans la construction de ces autoportraits. Selon Aristote, il s’agit d’une référence à la psychanalyse, la purgation morale, la libération des pulsions, des angoisses et à la délivrance des sentiments, au moyen de la représentation dramaturgique.

« Ces images subjectives et abstraites sont une sorte de décharge émotionnelle à valeur libératrice. »

Montrer la ressemblance et le choc des générations.

J’aime introduire le visage de ma mère dans certains de mes autoportraits. Elle est un peu le symbole de cette introspection et de la gestation de cette “identité” visuelle. C’est en tournant les pages de mes albums photos de famille que je me rends compte de la ressemblance frappante entre elle et moi au même âge. Je repère alors des postures identiques et opère des rapprochements entre certaines photographies.

Telle mère telle fille. / ID photography of a mother and her daughter.

Telle mère telle fille. / ID photography of a mother and her daughter.

La chair de ma chair.

La chair de ma chair.

Une série plus récente et plus colorée.

Pour cette série, j’ai utilisé le mode “surimpression” disponible dans mon appareil, qui créé automatiquement des doubles expositions. J’ai également utilisé des lunettes 3D pour créer ces effets de couleurs à l’image, comme dans une autre série de photos que j’ai réalisé avec des plantes.

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